"Vous aussi, docteur Hochbichler, devriez avoir le courage d'affronter la justice! Vous qui accordez une valeur si positive à la mort, vous n'avez rien à craindre! Vous n'avez fait que votre devoir, n'est-ce pas, vous n'avez rien à vous reprocher? Alors comportez-vous en soldat et allez expliquer à vos compatriotes que vous avez lutté à Auschwitz contre leur dégénérescence et pour la pureté de leur race ..."
"J'ai continué à témoigner dans les écoles et les lycées, pour éviter que cette horreur ne se reproduise et pour que les générations futures n'oublient pas.
"Il est très difficile pour des enfants de juger leurs parents. Nous manquons de distance et d'objectivité vis-à-vis de ceux qui nous ont mis au monde et élevés. Plus grande est la proximité affective, plus compliqué est le jugement. De l'adhésion au rejet total, comment vivre avec son passé familial, quand il est aussi effrayant?"
"Au cours d'une visite à Birkenau, un élève, un petit gros au regard mauvais et aux joues violacées par le froid a commencé à graver : <<Mort aux gauchistes>> sur une palissade du camp des femmes. Il a été surpris par un prof plus éveillé que les autres, et a été obligé de s'arrêter. Pour le consoler, ses copains lui ont promis qu'en Israël, ils termineraient le boulot ensemble. Enveloppés du drapeau national, des kippas sur la tête, nos jeunes déambulaient entre les baraquements et s'emplissaient de haine, non pas envers les bourreaux, mais envers les victimes."