"Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrai! Tu dis que je t'ai tuée, hante-moi, alors! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi ... prends n'importe quelle forme ... rends-moi fou! mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver."
"Quand je repense à ces fresques nauséeuses, à cet instant étrange et monstrueux, je ne puis expliquer mon comportement d'alors que par la mécanique de ce vide onirique dans lequel gravite un esprit égaré ; mais à l'époque, tout cela me parut simple et inévitable."
"Vous aussi, docteur Hochbichler, devriez avoir le courage d'affronter la justice! Vous qui accordez une valeur si positive à la mort, vous n'avez rien à craindre! Vous n'avez fait que votre devoir, n'est-ce pas, vous n'avez rien à vous reprocher? Alors comportez-vous en soldat et allez expliquer à vos compatriotes que vous avez lutté à Auschwitz contre leur dégénérescence et pour la pureté de leur race ..."
"Dans quelques jours, comme tous les habitants de l'île, du plus riche au plus humble, Faolan pourrait participer aux épreuves qualificatives désignant le champion de chaque clan. S'il échouait et que Torok gagnait, il périrait, sacrifié, le coeur arraché par son maître ; mais s'il réussissait, il représenterait le clan lors de la Quête de l'homme-oiseau."
"Apprendre, c'est avant tout connaître et savoir. C'est ensuite reconnaître pour respecter. C'est enfin accepter : non pas l'autre, mais le fait que nous ne sommes pas seuls et que nous ne constituons pas la référence culturelle universelle. Ce cheminement, cette initiation à l'autre exige le même volontarisme de sa part ; c'est ce qui rend le dialogue si difficile."
"Jamais des cauchemars ne lui avaient paru si réels, même s'il était incapable de se les expliquer. Peut-être était-il trop malheureux et léthargique pour sepréoccuper de nouveaux signes l'alertant qu'il s'éloignait de la voie suivie par les autres. L'inertie tuait la motivation. La solitude le rendait paranoïaque. La pauvreté le mettait dans une situation pitoyable."
"Je suis la conteuse qui examine vos vies fugaces, qui vous tient sous son regard, comme nous le faisions lors des longues nuits, lorsque nous riions à gorge déployée en nous demandant lequel d'entre nous serait touché par le prochai obus. Je le fais pour vous. Je ne peux que vous faire apparaître dans mon esprit et bâtir vos histoires tels des piliers dressés entre la terre et le ciel.
"Ici tout le monde avait peur : de la censure, des filatures, des gens, des maisons, des murs dont on pensait qu'ils avaient des oreilles. Les gens se méfiaient de leur propre ombre, et aussi de moi."